Un second Caillebotte fait son entrée au MAHB

Deux vieilles amies réunies

Respectivement réalisées en 1876 et 1889 par Gustave Caillebotte, les œuvres  Portraits à la campagne  et Paysage à Argenteuil n’avaient pas été réunies depuis 1947, lorsqu’elles étaient encore toutes deux propriété de la fami lle de Zoé Fermal, Bayeusaine, proche cousine du peintre et heureuse destinataire des deux toiles. À cette époque, Suzanne Chaplain, fille de Zoé Fermal, respecte les dernières volontés de sa mère et offre à la ville de Bayeux Portraits à la campagne. Près de cinquante ans plus tard, en 1995, c’est au tour du petit-fils de Zoé Fermal, François Chaplain, de faire un beau cadeau à la ville : il souhaite en effet, par procédure de dation, que l’œuvre Paysage à Argenteuil rejoigne sa chère voisine Portraits à la campagne.

Signe d’un lien sincère entre la ville et la famille, les relations se construisent, se poursuivent et aboutissent en 2016 à une exposition inédite présentée au sein du MAHB : Caillebotte, portrait intime d’une famille normande revient justement sur les liens qui unissent la famille du peintre à la cité médiévale. Ils remontent au XIXe siècle, lorsque Charles Caillebotte, oncle de Gustave, épouse Marie Amanda Chaumont, originaire de Bayeux. Ensemble, ils auront quatre enfants dont Zoé, avec qui ils viendront vivre à Bayeux alors qu’elle n’a que 11 ans. Gustave Caillebotte offrira à Zoé Portraits à la campagne lors de son mariage avec Jean-Baptiste Fermal, en 1887 à Bayeux. Il lui offrira ultérieurement d’autres toiles dont Paysage à Argenteuil.

Le don par nature

À sa mort en 1894, Gustave Caillebotte lègue à l’État sa collection impressionniste, composée notamment de peintures de Monet, Pissarro, Degas, Renoir, Sisley, Manet et Cézanne. Seules 40 œuvres entrent dans les collections publiques : elles constituent aujourd’hui le cœur des collections du Musée d’Orsay, ainsi référence de cette période picturale. Comme un prolongement de sa bienfaisance, Zoé Fermal et François Chaplain ont souhaité permettre au plus grand nombre de profiter de Portraits à la campagne et aujourd’hui de Paysage à Argenteuil, par l’intermédiaire des musées. Après validation de la dation, c’est tout naturellement que l’État a affecté ce tableau au Musée d’Orsay. La ville de Bayeux en a sollicité le dépôt, afin qu’il soit - conformément à la volonté de François Chaplain - exposé aux côtés de Portraits à la campagne.